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SI LE YOGA VOUS AIDE, AIDEZ LE YOGA
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SI LE YOGA VOUS AIDE, AIDEZ LE YOGA

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Mercredi soir je donnais cours au studio et en sortant, je reçois un message d’une amie qui tient un super studio dans Paris et me dit « Tu as entendu les nouvelles ? Je crois que je vais jeter l’éponge... ». Je regarde les actus et lis qu’à partir de lundi, dans Paris, les salles de sport et gymnases devront fermer. Mon cœur commence à s’accélérer, je sens ma tête chauffer et ma vision se brouiller. Je navigue sur plusieurs sites d’actus dans l’espoir de lire une nuance dans la sentence. Je cherche un peu d’espoir, en vain. L’info est la même partout. A partir de lundi, il faudra refermer le studio. Le refermer après 3 mois de fermeture, suivis de 3 mois d’activité timide post confinement. Je rentre chez moi complètement abasourdie : ça recommence, c’est reparti pour la galère.

Quand j’ai appris la news du confinement mi-mars, j’étais en Inde pour préparer l’écriture d’un livre. Je devais y rester un peu plus de 2 semaines pour ce projet. Je n’y suis finalement restée que 6 jours et je suis rentrée en France en catastrophe, en ne sachant pas si j’allais pouvoir prendre l’avion pour rentrer – la plupart des compagnies aériennes ayant disparues de la surface de la terre à ce moment là. Durant ces 6 jours, j’ai travaillé jour et nuit pour recréer le studio en ligne avec une connexion internet des plus bancales. J’ai passé des centaines de coups de fil et de textos aux profs et à Camille et Emily qui travaillaient au studio pour organiser tout cela malgré le décalage horaire et la connexion qui rendaient la communication difficile. Cela m’a coûté 600€ hors forfait et mes nuits de sommeil. A ce moment là je ne pensais à rien d’autre qu’à maintenir coûte que coûte les cours, pour continuer à offrir un espace en ligne de pratique et du lien aux élèves, pour continuer à pouvoir générer des revenus pour les profs qui, quand ils ne peuvent plus enseigner, n’ont pas le droit au chômage et pour maintenir financièrement le studio en vie, ainsi que ma seule source de revenu.

Nombreux ont été les élèves à nous témoigner à quel point la pratique du Yoga pendant le confinement avait été leur bouée de sauvetage au milieu du chaos, du stress, de la tourmente, de l’inconnu, du manque de mouvement. Ces témoignages ont été pour les profs et moi un vrai carburant pour nous aider à tenir dans cette période extrêmement intense physiquement et moralement. Créer et gérer tout ce système en ligne, écouter les tourments des profs, répondre aux emails des élèves, résoudre les problèmes techniques, préparer mes cours, montrer chaque posture derrière l’écran sans être essoufflée, sans montrer que moi aussi, j’ai peur, que je suis fatiguée, que j’ai envie de pleurer, trouver des ressources tout au fond de moi malgré tout pour essayer de continuer à donner de l’énergie, de la détente et de l’espoir aux autres. Tout cela m’a vidée, littéralement. Tout en a pris un coup : ma santé mentale, mon sommeil, mon alimentation, ma peau. J’ai craqué, complètement. J’ai beau enseigner le yoga et la méditation, quand la sécurité financière est menacée, quand la perspective que tout s’arrête du jour au lendemain pour les élèves, pour les profs, pour le studio, pour moi est devant mes yeux, il devient difficile de ne pas sombrer.

Je suis arrivée jusqu’aux vacances d’été sur les rotules. Pendant les vacances, j’ai fait tout ce que je pouvais pour mettre de côté les incertitudes quant au studio et essayer de recharger mes batteries pour la rentrée, que j’imaginais déjà complexe et probablement éprouvante. A la réouverture fin août, j’avais retrouvé le sourire et de l’énergie pour redémarrer le cœur un peu plus léger et confiante, malgré le fait que je réouvrais à présent seule - sans employées - n’étant pas en mesure de prendre le risque de réembaucher quelqu’un compte tenu de la situation. Je réouvrais avec le sourire malgré le fait que j’allais travailler du coup 7 jours sur 7, dédiant ainsi au studio mes journées, tous mes soirs de semaine ainsi que mes weekends et ce pour une durée illimitée. Pas de dîners entre potes le soir donc, pas de ballades le weekend en perspective, fini la possibilité d’aller prendre mes cours de danse que j’adore, de rentre visite à ceux que j’aime en dehors de Paris. Et ce jusqu’à nouvel ordre. Je réouvrais avec le sourire malgré le spectre d’une 2eme vague et de ses possibles conséquences sur le studio. Je réouvrais avec le sourire parce que cela me faisait plaisir d’être là dans cet espace que j’adore et dans lequel avec les profs nous nous efforçons d’offrir chaque jour un petit bout aux autres d’une pratique qui a changé nos vies, qui fait du bien, qui soulage les tourments de la tête, du corps et du cœur, qui booste le système immunitaire, qui contribue à nous interroger sur notre rapport au monde, aux autres, à soi. Je réouvrais avec le sourire car plus que jamais, pratiquer le Yoga ensemble prenait tout son sens en ces temps difficiles et anxiogènes. Voir les élèves revenir pratiquer au studio à la rentrée, eux aussi avec le sourire et nous dire à quel point cela leur faisait du bien remplissait mon cœur pour me rappeler pourquoi je fais tout ça, pourquoi je sacrifie tant de choses pour que cet espace existe.

Et mercredi la news est tombée : lundi il faudra fermer le studio à nouveau. Le studio n’est pourtant ni un gymnase, ni une salle de sport. Le Yoga n’étant pas représenté en France par une fédération sportive, il ne dépend même pas du ministère des sports. Nous respectons pourtant un protocole sanitaire (la distanciation, le gel, les masques, le suivi des contacts des personnes présentes à chaque cours etc.), bien plus strict que la plupart des endroits traversés par les gens dans leur quotidien. Je parle du métro, des restaurants, des bars, des musées. Je cite ici la tribune publiée par Elodie Garamond fondatrice du Tigre Yoga sur les données chiffrées:

« Déterminés à respecter EN CONFIANCE les règles de sécurité sanitaire imposées par le Ministère des Sports, nous avons TOUT accepté pour rouvrir au mois de juin : la baisse de 40% en moyenne des capacités de remplissage de nos salles, les distanciations sociales, les ports de masques jusque sur les tapis, les jolis sourires de nos équipes d’accueil vitrifiés derrière des plexis, les casiers fermés, les douches éteintes, les tapis et autres accessoires de pratiques remisés ... nous avons tous accepté de dégrader la qualité de nos prestations pour garantir la sécurité de nos équipes, profs et élèves. Pour rassurer, et convaincre de revenir des élèves qui avaient peur.

Nous avons accepté des mesures drastiques et coûteuses bien plus impactantes sur nos charges que dans n’importe quel secteur d’activité accueillant du public... Mais ces mesures se sont révélées a priori efficaces puisque les salles de sport sont statistiquement reconnues comme n’étant pas des lieux de contamination. Moins de 0,1% de cas de Covid recensés par l’Union Sport & Cycle, l’efficace porte-parole de la filière sport au niveau national.

Conclusion :
1 – les sportifs respectent les règles ET CA MARCHE

2- les sportifs ne véhiculent pas plus de virus que les usagers des transports en commun ou les pique-niqueurs des parcs le dimanche. (Non les yogis ne se transpirent pas les uns sur les autres.)

3 – les salles de sport réunissent des communautés d’élèves identifiés et traçables – où chaque cas contact peut être suivi à l’instar des établissements scolaires ...

(...) Mais le couperet est tombé. Hier soir. Sans préavis, sans concertation, sans anticipation, sans préambule ni mantra d’ouverture. LES SALLES DE SPORT SERONT FERMEES. 6 mots pour sceller le sort de milliers de salariés, autoentrepreneurs, pratiquants, dirigeants, de professionnels engagés dans une logique de partage, de pédagogie, d’encadrement, de prévention ... Au vu des bons résultats des mesures que nous avions tous accepté de respecter EN CONFIANCE, avec ZERO CLUSTER déclaré en salle de sport depuis la réouverture, il était logique de nous refermer nous. »

Voilà où nous en sommes donc : contraints de fermer des espaces pourtant bien plus respectueux du protocole sanitaire que partout ailleurs dehors. Contraints de fermer des espaces qui font du bien aux personnes, qui contribuent à stimuler et préserver leur système immunitaire et qui les aident à tenir mentalement au milieu de la tempête. J’ai le cœur serré et j’ai envie d’hurler. Et pourtant je dois trouver de la résilience au milieu de tout ça.

A partir de lundi, nous serons donc contraints de repasser sur les cours en ligne uniquement, pour au moins 15 jours. Nous allons proposer 1 ou 2 cours en live streaming par jour (sauf le vendredi) et nous vous serions extrêmement reconnaissant.e.s de nous soutenir en continuant à pratiquer avec nous pendant cette période.  Le studio n’a bénéficié de quasiment aucune aide, hormis le chômage partiel pour les employées. La prime de soutien de 1500€ par mois était à condition d’avoir perdu 70% (puis 50%) de chiffre d’affaires par rapport à l’année passée. Malheureusement à ces chutes de chiffres d’affaires là, une prime de 1500€ est une goutte d’eau dans l’océan des pertes quand il faut malgré tout payer des professeurs, un loyer, la partie des salaires des employées non prise en charge par le chômage partiel, une comptable, un emprunt bancaire, mon salaire. Mon salaire, parlons-en : si je souhaitais me verser ces 1500€ d'aides en salaire (parce que c'est grosso modo ce que je me verse quand tout va bien), cela coûterait environ 3000€ au studio car non, nous n'avons pas été exonérés des charges sociales. Et quand je ne peux rien me verser, non je n'ai pas le droit au chômage car un.e chef.fe d'entreprise n'y a pas le droit. La France ne prévoit tout simplement rien pour soutenir réellement les petites entreprises et les personnes qui sont en dehors du système du sacrosaint combo CDI + grosse boîte. Nous sommes sans filet. Et pourtant nous travaillons sans compter nos heures et nous acceptons de prendre tous les risques.

Ces données peuvent paraître loin de ce que l’on s’imagine quand on pense au Yoga. C’est pourtant bien cette réalité qui permet chaque jour d’organiser des cours, d’accueillir des professeurs à l’enseignement de qualité et de créer cette petite bulle de détente et de soutien qui fait tant de bien aux personnes. Le gouvernement n’a manifestement que faire de la réalité de terrain des structures sportives, culturelles et indépendantes. Nous n’avons aucune aide à la hauteur de la souffrance financière actuelle et cette décision de fermeture sonne comme une profonde injustice, comme une punition. Je redoute la perspective proche d’une France dans laquelle seuls les mastodontes auront financièrement les reins assez solides pour tenir le choc. Un futur paysage de McDo, de Starbucks et de grosses enseignes comme seuls survivants de ce confinement économique.

Alors voilà, si ces lignes résonnent en vous, et si la pratique au studio (ou ailleurs) vous a aidé, vous a fait du bien dans des moments difficiles, vous soutient, vous permet d’être mieux dans vos baskets au quotidien, soulage votre dos, vous fait sourire, vous redonne le moral, vous donne du baume au cœur, vous permet de respirer et que vous aimeriez que cela puisse se poursuive, voici comment vous pouvez à votre tour nous aider si cela est possible pour vous bien sûr :

- En continuant à pratiquer avec nous en ligne dès lundi (planning dispo ici) en utilisant vos crédits de cours et abonnements actuels pour éviter, dans la mesure du possible, de nous demander de prolonger la durée de validité de vos carnets et abonnements. Chaque fois que nous recevons une demande comme cela, cela fragilise encore un peu plus le studio et réduit la perspective de pouvoir continuer.
- En envoyant un don pour contribuer à maintenir le studio en vie via notre compte Paypal : mirz.yoga@gmail.com

 

- En nous envoyant vos mots d’amour <3

J’ai le cœur lourd mais j’ai bon espoir que nous puissions traverser cette tempête ensemble. Prenons soin de nous et des personnes autour de nous, restons soudé.e.s.

Marine